L’UNICEF se bat pour éliminer cette grave violation des droits de l’enfant
Dans le monde entier, des millions d’enfants sont privés de leur enfance parce que contraints d’exercer un travail mettant en péril leur santé et leur éducation.
Selon l’Organisation internationale du travail, le travail des enfants regroupe l’ensemble des activités qui privent les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et nuisent à leur scolarité, santé, développement physique et mental.
Environ 168 millions d’enfants (11% de tous les enfants) dans le monde sont privés de leur enfance parce qu’ils sont impliqués dans le travail. Pire encore, 115 millions d’entre eux exercent des activités dangereuses, comme le travail dans les mines, avec des produits chimiques et des pesticides dans l’agriculture ou donnant lieu à la manipulation de machines dangereuses, etc…
Ces enfants qui travaillent sont partout, mais invisibles, peinant comme domestiques dans les maisons, derrière les murs des ateliers, loin des regards dans les plantations. Si la grande majorité des enfants travaille dans le secteur agricole (59%), les pires formes de travail des enfants comprennent l’utilisation d’enfants comme esclaves, la prostitution, la vente de drogues, le crime ou l’enrôlement comme soldats dans des situations de conflit ou pour d’autres travaux dangereux.
Le 12 juin 2017, la journée mondiale contre le travail des enfants est dédiée à tous ces enfants forcés de travailler alors qu’ils devraient être à l’école. Si le travail des enfants est essentiellement conduit par la pauvreté des familles et des communautés, il est aussi le produit d’autres facteurs :
•les normes sociales qui le tolèrent
•le manque d’emplois décents pour les adultes et les adolescents
•la migration
•les situations d’urgences
Il est également une conséquence des inégalités sociales renforcées par la discrimination. Les enfants des populations indigènes et des basses castes courent plus de risques de devoir abandonner l’école et d’être mis au travail. Les enfants migrants sont également très exposés au travail clandestin et illégal.
Les progrès nécessaires pour éliminer le travail des enfants sont donc étroitement liés à la réduction de ces vulnérabilités, à l’atténuation des chocs économiques et à l’accès aux services sociaux.
Fahad, 12, ans, travaille dans une zone industrielle près de Bagdad. Il dit qu’il a quitté l’école pour aller travailler puisque son père est malade et ne pouvait plus prendre soin des six membres de la famille. « Mon salaire hebdomadaire est de 15.000 dinars iraquiens (plus ou moins 13$ US). Je travaille tous les jours de 8h00 du matin jusqu’au 18h00 du soir ».
Qu’est-ce qui peut être fait contre le travail des enfants ?
Partout dans le monde, le droit fondamental d’un enfant d’aller à l’école, d’avoir accès à de l’eau potable, de la nourriture et à un environnement stable et sécurisé, sont des conditions indispensables au bon développement et qui sont pourtant menacées par le travail des enfants.
Dans de nombreux pays et régions, l’UNICEF et ses partenaires ont renforcé les systèmes de protection ce qui a permis de réduire le travail des enfants et d’améliorer leur bien-être général. Les réponses de l’UNICEF pour prévenir le travail des enfants sont basées sur la Convention internationale relative aux droits de l’enfant.
Améliorer les lois et les régulations
L’UNICEF demande aux gouvernements d’instaurer des lois pour mettre fin au travail des enfants. De nombreuses entreprises du monde industrialisé ont adopté des lois visant à empêcher les enfants d’être impliqués dans la fabrication de biens que la société importe en provenance des pays en développement.
Réduire la pauvreté
La réduction de la pauvreté signifie que les parents ne sont pas forcés d’envoyer leurs enfants travailler ou les vendre à des employeurs pour survivre. Cela passe également par l’amélioration des compétences des adultes pour les aider à améliorer leurs revenus.
Garantir une éducation de qualité
Les services d’éducation doivent être gratuits et obligatoires. Tous les enfants ont le droit à une éducation : les enfants et les parents doivent voir l’école comme étant une meilleure option que le travail. Il est indispensable d’améliorer la conscience qu’ont les enfants de leurs droits et d’augmenter leurs chances de trouver un emploi à l’âge adulte. Un environnement protecteur pour l’enfant implique que des stratégies soient mises en place pour aider à garder les enfants à l’école.
Sensibiliser les communautés et les familles
Le monde doit être informé sur cette situation et sur les injustices dues au travail des enfants. Trop souvent, les familles et les communautés ne s’opposent pas assez au travail des enfants. Fréquemment, ces dernières estiment que le travail est une activité plus appropriée pour les filles qu’aller à l’école.
L’UNICEF en action
Des enfants au travail dans une carrière de pierre près de Makeni, dans la région de Bombali (Sierra Leone).
Au Burkina Faso, l’UNICEF, en partenariat avec le gouvernement et des acteurs de la société civile, a mis au point un projet visant à fournir aux enfants travaillant dans les mines d’or un kit de ressources sociales et de services, comprenant un soutien à la scolarisation, à la formation professionnelle et à l’alphabétisation des communautés, accompagnés d’activités génératrices de revenus pour les mères. Le projet a contribué à sortir plus de 15 000 enfants travaillant dans des mines.
Au Brésil, l’UNICEF et ses partenaires ont travaillé à rescolariser des enfants travailleurs et ont organisé des activités pour compléter leur éducation, en faisant participer les familles et les communautés et en organisant des cours sur la citoyenneté pour les enfants, les adolescents et les familles. L’UNICEF a également soutenu la création du Front Parlementaire pour les Droits des Enfants et des Adolescents, qui contrôle les lois affectant les enfants.
Au Népal, l’UNICEF a travaillé à améliorer la connaissance des parents sur les effets négatifs et dangereux du travail des enfants et à donner aux enfants de trois à cinq ans un espace d’apprentissage et de jeux dans des centres communautaires de développement des enfants.